De sources concordantes, Samira Sabou a été interpellé par des militaires en tenue civile.
Trois jours après son interpellation à son domicile, nul ne sait où se trouve Samira Sabou. Les raisons de son interpellation restent également inconnues.
La journaliste connue pour sa liberté d’expression notamment sur les réseaux sociaux est sujette à des persécutions par le pouvoir depuis le temps de Mohamed Bazoum.
Alertés, ses collègues et la société civile dénoncent une entrave à la liberté de la presse et l’oppression du gouvernement de transition en place depuis le coup d’état Ayant renversé Mohamed Bazoum.
Reporter sans frontières par exemple, estime que la journaliste est particulièrement visée :
Ces dernières semaines, elle nous confirmait, effectivement, avoir été particulièrement visée dans le cadre d’une campagne de harcèlement en ligne et nous confiait aussi avoir déposé plainte contre X, affirme-t-il au micro de Magali Lagrange. Auparavant, depuis qu’il y a eu le coup d’État au Niger, nous savons que Samira elle-même a été interpellée par un militaire qui l’avait contactée par téléphone, lui reprochant un de ses posts sur les réseaux sociaux. Même durant l’ère Bazoum, cette journaliste, qui a séjourné en prison, a été particulièrement ciblée à l’époque aussi.
Sadibou Marong, directeur du bureau de Reporters sans frontières (RSF) pour l’Afrique subsaharienne.
L’organisme, par la voix de son directeur du bureau pour l’Afrique subsaharienne, se joint aux autres quémandeurs de liberté pour exiger la libération de Samira Sabou :
Sa situation actuelle interpelle tous les défenseurs de la liberté de la presse. Nous demandons aux autorités du Niger de révéler son lieu de détention et de pouvoir lui permettre d’accéder à son avocat, à sa famille également. Mais au-delà de ça, elle doit être libérée sans délai, et c’est ça le message le plus important que nous lançons aujourd’hui aux autorités militaires du Niger.
Sadibou Marong, directeur du bureau de Reporters sans frontières (RSF) pour l’Afrique subsaharienne.
La veille, Papa Ismaïla Dieng, journaliste, chargé de communication et de plaidoyer à la ligue africaine des blogueurs et cyberactivistes pour la démocratie « AfricTivistes » s’est également inquiété.
C’est très inquiétant, ce genre de situation où les personnes sont interpellées sans mandat, sans rien dire à leur famille et amenés dans un endroit inconnu (…) Il faut comprendre que, en ce moment, avec le coup d’État au Niger, nous sommes un peu dans une situation d’État d’exception.
Papa Ismaïla Dieng, journaliste
Tout en appelant le gouvernement au respect des droits fondamentaux et à ceux des journalistes à exercer leur métier, à informer les populations sur ce qu’il se passe, sur la réalité de la chose, le journaliste maintient que Samira Sabou est ciblée pour son engagement.
Samira a toujours été quelqu’un de très engagé pour le Niger. Elle l’a démontrée plusieurs fois. Ce n’est pas la première fois qu’elle subit une arrestation. Elle en avait même subi avant le coup d’État. Le nouveau pouvoir promet des changements. C’est l’un des changements que nous espérons. On ne peut pas avoir des journalistes qui sont arrêtés avant le coup d’État et qui le sont encore après.
Papa Ismaïla Dieng, journaliste